À chaque printemps, particulièrement autour du 11, 12 et 13 mai, les jardiniers se posent une question ancestrale : doit-on attendre la fin des Saints de Glace pour commencer à semer et planter à l’extérieur? Cette précaution est un héritage de nos ancêtres, basé sur le risque de gelées tardives qui peuvent survenir durant ces jours.

Cependant, avec le changement climatique et les avancées en météorologie, est-il encore pertinent de se fier à cette tradition séculaire ?

Table des matières

Origine de la tradition des Saints de Glace

Les Saints de Glace font référence à trois jours spécifiques : les fêtes de Saint-Mamert (11 mai), Saint-Pancrace (12 mai) et Saint-Servais (13 mai). Historiquement, ces dates coïncidaient souvent avec des refroidissements notables, dangereux pour les plantations jeunes et fragiles.

Un adage populaire résume ce phénomène : « Avant Saint-Servais, point d’été ; après Saint-Servais, plus de gelée ». Cependant, les données récentes de Météo-France, de 2006 à 2020, montrent que les gelées durant ces jours sont devenues rares.

Variabilité du risque de gel selon les régions

Savez-vous que le risque de gelée varie grandement en fonction des zones géographiques ?

Dans le nord et l’est de la France, les gelées nocturnes peuvent se prolonger jusqu’à fin mai, alors que dans le Sud-Ouest, elles diminuent souvent dès la fin avril. En montagne, la période de risque peut s’étendre encore davantage.

Pour minimiser les risques, il est conseillé d’adapter vos dates de plantation en fonction des prévisions météorologiques locales et des particularités de votre région. Dans les zones plus froides, il est préférable d’attendre la fin mai pour planter des espèces sensibles aux baisses de température.

Plantes vulnérables au froid des Saints de Glace

Certaines plantes, notamment les légumes d’été originaires de climats chauds, sont particulièrement sensibles au froid. Parmi elles, on trouve :

  • Les tomates
  • Les courgettes et aubergines
  • Les poivrons et melons

Ces variétés nécessitent une chaleur constante, avec des températures nocturnes ne descendant pas en dessous de 10°C, pour éviter de stagner ou de mourir en cas de gelée légère.

Certaines fleurs, telles que les pensées, les primevères ou encore les hellébores, sont plus résistantes et peuvent être plantées en pleine terre dès le début du printemps.

Conseils pour protéger vos plantations en avance

Si vous êtes impatient de commencer vos plantations et ne souhaitez pas attendre la fin de cette période critique, voici quelques conseils :

  • Utilisez des voiles d’hivernage, qui permettent de conserver la chaleur autour des jeunes plants sans les étouffer.
  • Installez des cloches ou des tunnels de culture, pour créer un microclimat stable et propice.
  • Paillez abondamment votre sol, cela aide à maintenir une température constante au niveau des racines et à limiter les baisses de température soudaines.
  • Surveillez attentivement la météo locale, afin de pouvoir réagir rapidement en cas de prévision de froid. Vous pourrez alors couvrir vos plantations ou les rentrer si elles sont en pots.

Pertinence relative des Saints de Glace à l’ère moderne

Si les traditions peuvent être utiles, il est important de les remettre en question face aux changements climatiques actuels.

Aujourd’hui, les périodes de gel sont devenues plus imprévisibles : certaines régions connaissent des printemps doux et précoces, tandis que d’autres subissent encore des gelées tardives surprenantes. Il est donc judicieux de combiner les savoirs ancestraux avec des méthodes de prévision modernes.

En restant vigilant sur la météo et en protégeant vos cultures sensibles dès que nécessaire, vous pourrez démarrer votre saison de jardinage sereinement, même avant les 11, 12 ou 13 mai !


Et vous, suivez-vous strictement la tradition des Saints de Glace pour votre jardin ? Avez-vous déjà eu des expériences négatives avec des plantations trop précoces ? Ou utilisez-vous certaines protections pour planter avant ces dates ? Partagez vos expériences et conseils en commentaire !